Le prince Jérôme de Mortelune, qui règne sur un Paris d’apocalypse, quitte la ville avec un petit groupe, dont Violhaine et Nicolas, à travers le défunt métro, à la recherche de la mer. Pendant ce temps, son neveu le duc de Froidecoeur prend le pouvoir et se discrédite par une abjecte cruauté. C’est la guerre civile ; le duc fuit la cité à la poursuite de Jérôme et ses amis. Le pays est plein de surprises : insectes géants, feux de camp, combats valeureux sous un vrai ciel, embuscades d’androïdes. Mais la mer se dérobe toujours, les rangs se dépeuplent dans les deux camps. Le destin de Violhaine et de Nicolas, devenu homme, apparaît alors : ils sont des fondateurs, plus que des survivants.
L’histoire – mise en roman de la BD éponyme en dix volumes – perd un peu de la sexualité exhibitionniste du premier tome (Les eaux de Mortelune ; 1, NB septembre 2010). La poursuite devient épique : il faut recréer le monde après la mort de l’ancien univers dans d’atroces souffrances. On suit avec intérêt le rythme haletant de la course. L’auteur tente d’élever le débat, mais ses convictions libertaires sont inférieures à son imaginaire foisonnant.