Quels rapports entre littérature et politique ? Comment les représentations de « droite » et « gauche » s’appliquent-elles à un écrivain ? Qui furent ces écrivains ? Gisèle Sapiro, directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS, parcourt le XXe siècle jusqu’aux années 50 en analysant ces thèmes. L’approche est rigoureuse, transversale : peu de monographies, Aragon et le PCF ou Malraux et de Gaulle… La syntaxe est souvent pesante, le vocabulaire, savant. Dommage, le sujet retient. Une deuxième partie, « Vision du monde et éthique de l’écriture », rassemble différentes parutions antérieures. Drieu La Rochelle, Aragon, Gide et Malraux reviennent en « ex cursus » avec quelques redites ; des écrivains d’aujourd’hui, Zemmour, Millet ou Houellebecq, sont étudiés. Un chapitre notable traite de la poésie et de la propagande pendant l’Occupation… En conclusion, une interrogation – la littérature d’aujourd’hui se dépolitise-t-elle ? – est vite résolue : le dernier paragraphe, « Da Capo », signale les tentatives de réédition des pamphlets d’extrême-droite… Une transposition dans un langage plus accessible servirait cette importante étude universitaire.
Les écrivains et la politique en France : de l’affaire Dreyfus à la guerre d’Algérie
SAPIRO Gisèle