Les égarés de Déjima

Thierry de Hasselt est un passionné de chinoiseries, ou plutôt de japonaiseries. Cette passion tourne à l’obsession ; mais en cette fin du XVIIIe siècle le voyage n’est pas aisé. Les événements tragiques qui entraînent l’assassinat de son père sous ses yeux lors d’une émeute vont malgré tout lui servir. Caché dans une malle, il se fait embarquer dans un navire en partance pour le Japon. Le capitaine le lui avait refusé à plusieurs reprises. La découverte de ce passager clandestin quelques jours après leur départ va le plonger dans une colère à l’issue sanglante.  Le dessin assez simple, aux couleurs à dominante rouge, propose quelques vues soignées inspirées des dessins japonais de l’époque. Le scénario est bien mené, mais le récit souffre de quelques longueurs et séquences sans grande valeur ajoutée. L’ambiance oscille entre le drame et le burlesque et amène parfois à un manque de cohérence. L’ouvrage est, au final, plaisant même s’il pâtit de ces invraisemblances. (E.B. et D.L.)