Les Élephants rouges (Communardes ! )

Pendant le recrutement du bataillon des amazones sensé aider à tenir le siège de Paris en 1870, la jeune Victorine s’en va soigner les éléphants au zoo. Mais Trochu ne veut pas de femmes au combat. Les mégères se trouvent réduites à assiéger un couvent pour y tenir des assemblées. Après un mémorable combat contre Pamphile, le chef de la bande de gamins des rues à laquelle elle appartient, Victorine se retrouve propulsée chef. À l’instar d’Hannibal, elle veut jeter les éléphants dans la bataille pour libérer la capitale. Mais la famine règne et les animaux font une réserve de viande convoitée. L’état de siège, décrit avec précision, montre les épisodes connus comme ceux des ballons et des pigeons voyageurs ou de la recherche féroce de nourriture. Le récit s’en détache pourtant avec un certain humour pour y placer, comme un conte, l’histoire de la petite héroïne avec son volontarisme, ses rêves de grandeur et son immense déception. Les couleurs douces font ressortir un dessin précis et les yeux expressifs des personnages. Un regard original sur le récit sombre de la Commune. (P.P. et A.R.)