Dans un « no manâs land » en Roumanie, la derniĂšre lĂ©proserie dâEurope hĂ©berge des malades contaminĂ©s par le bacille de Hansen. DissimulĂ©s sous des chasubles blanches Ă capuche, les pauvres hĂšres passent leurs journĂ©es Ă s’ausculter ; ils souffrent, sâennuient, sâobservent, se querellent jusquâĂ provoquer la mort de lâun dâentre eux. Dans cet huis clos oĂč tout semble codifiĂ©, un des malades tisse des liens dâamitiĂ© avec un AmĂ©ricain au passĂ© mystĂ©rieux. Un matin lâhymne national ne retentit pas et le portrait de Ceausescu est maculĂ© de boue. La rĂ©volte gronde…
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Dans ce premier roman, l’auteur, jeune journaliste montĂ©nĂ©grin, compare la dictature communiste roumaine, totalement coupĂ©e du monde, au « rideau de fer de Hansen », symbole de l’isolement total que gĂ©nĂšre l’effroyable flĂ©au. Il a les mots pour le dire. Dans une langue dâune ĂąpretĂ© implacable, il dĂ©crit, jusqu’Ă la limite du supportable, la dĂ©chĂ©ance physique de ces « impurs » et la peur qu’ils dĂ©clenchent. Il analyse, avec beaucoup de sensibilitĂ©, la dĂ©sespĂ©rance des uns et la volontĂ© de vivre des autres. Ce rĂ©cit mĂ©taphorique du fonctionnement puis de la chute dâun rĂ©gime totalitaire fait froid dans le dos, preuve d’un talent prometteur.