Manhattan, année 2001. Au bilan de leur trentième anniversaire, trois amis d’université constatent non sans mélancolie leur difficulté de s’accomplir socialement et affectivement. Marina, très belle femme sans emploi, demeurant encore chez ses parents, a commencé, dans l’ombre de son père, à écrire un livre qu’elle n’arrive pas à achever. Julius, homosexuel libertin, rêve d’une relation stable et vaque à de petits boulots ponctuels. Danielle, un peu boulotte, est une journaliste TV douée, néanmoins brimée de devoir travailler sur des sujets inconsistants. Claire Messud décrit des individus en quête d’eux-mêmes et d’un bonheur qu’ils peinent à atteindre. À l’image de cette Amérique d’avant le 11-Septembre, qui va voir ses rêves d’invulnérabilité s’effondrer, les êtres sont désenchantés, confrontés à un système dans lequel ils sont forcés de s’accomplir. Douée pour l’introspection des consciences (Une histoire simple, NB mai 2001), Claire Messud compose d’une écriture fluide une histoire intimiste où la vulnérabilité de ses personnages fait toute la profondeur de ce roman.
Les enfants de l’empereur
MESSUD Claire