New York, quartier du Bronx, années quatre-vingt : portait intimiste de familles portoricaines déglinguées dans un quartier déglingué. Jessica la délurée est la petite amie du très jeune et richissime “dealer” de drogue Boy George (pas de rapport avec le chanteur). Son beau gosse de frère, César, est amoureux fou de la fière Coco. Le sexe et la drogue sont le quotidien de ces familles décomposées mais les sentiments également, et quelle chaleureuse générosité dans une pittoresque insouciance !
C’est en couvrant pour son journal le procès du dealer Boy George que l’auteure a choisi d’aller enquêter pendant plusieurs années dans le quartier portoricain. Son documentaire sur ces êtres délaissés des grandes cités est une imposante et minutieuse reconstitution la plus véridique possible. Rapporté en phrases courtes et précises, il ne lâche pas d’une semelle les divers protagonistes si bien que, étouffé sous les péripéties – très répétitives –, le lecteur a bien de la peine à aller jusqu’au terme de cette trop longue et édifiante chronique. Même complètement décomposée, la famille y reste la valeur essentielle.