Les Enfants du ghetto : je m’appelle Adam

KHOURY Elias

Adam est exilé à New York où il travaille dans un restaurant de falafels. Il a fui Tel Aviv, où il était journaliste musical, après une déception amoureuse. Adam est un Arabe israélien. Sur la fin de sa vie, il tente d’écrire l’histoire d’amour du grand poète omeyade Waddâh al-Yaman qui se laissa enfermer dans un coffre et jeter dans un puits pour les beaux yeux de sa belle. Mais il y renonce pour partir en quête de sa propre histoire et de sa propre identité.  Elias Khoury (Le Coffre des secrets, NB octobre 2009), enseignant à la New York University, prétend y avoir rencontré Adam Dannoun et récupéré des carnets après sa mort, où celui-ci raconte la Nakba de 1948, la grande marche forcée des Palestiniens chassés de leurs maisons et de leurs terres. Il s’attache surtout à décrire le ghetto de la ville palestinienne de Lod, encerclé de barbelés, où des habitants ont survécu malgré la faim et la soif, mais montre aussi le travail des jeunes hommes chargés de nettoyer la ville des centaines de cadavres en décomposition. Ecriture entêtante, prenante, obsédante. Si on se perd parfois dans l’immense érudition littéraire de l’auteur, il est impossible d’oublier les images et la douleur si présentes dans ce récit poignant.  (A.M. et A.-M.D.)