La mère et la soeur d’une fillette de sept ans ont été assassinées. Le drame frappe en 1972 une famille kabyle logée dans un petit immeuble de banlieue où vivent des émigrés, et qui reste un « îlot d’exclus ». Pour la narratrice et ses nombreux frères et soeurs, l’équilibre jusque-là préservé par des parents unis et aimants est à jamais brisé.
Professeur de philosophie, Fadéla Hebbadj explore dans une écriture savamment élaborée la souffrance d’une enfant confrontée à la perte de sa mère et à l’éclatement des repères familiaux et sociaux. Après s’être attachée au sort des clandestins dans L’arbre d’ébène (NB octobre 2008), elle tisse autour d’un double meurtre dans une famille maghrébine une histoire âpre qui donne lieu à un vif réquisitoire contre la justice. Souvenirs, réflexions de la petite fille devenue adulte, présent et légendes ancestrales se mêlent de manière parfois confuse dans un ouvrage quelque peu déroutant.