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Le chant des Baleines (N.B. mars 2005) avait laissé un goût désespéré de morne solitude. Le lecteur pouvait craindre de replonger ici dans le même univers sombre d’une introspection sans issue. Avec soulagement, il découvre un ouvrage original dans lequel l’auteur se raconte à travers deux itinéraires qui se mélangent et interagissent tout au long de l’album. Dans l’un, il raconte à une jeune femme, rencontrée par hasard, son dernier voyage effectué avec des amis à travers le Canada. Il lui décrit, avec une poésie pleine de délicatesse, l’évolution du groupe tout au long du périple devenu initiatique pour lui. Dans l’autre, il exprime dans une seule et large case horizontale en bas de planche, ses questionnements sur l’amour, la mort, la vérité, le passé…
Les personnages vivent, sourient. Les cases aux dessins souvent ébauchés mais évocateurs s’éclairent d’une aquarelle discrète, de couleurs qui savent devenir gaies. Les textes, nombreux mais à l’écriture facile et belle, ne sont pas pesants. Une fois l’album refermé, le lecteur ressent qu’un beau cadeau, parfois difficile mais plein d’humanité, vient de lui être confié.