Dans une communauté agricole au bord de la Dorgne, les grognes font pousser du blaïs, les vaïrats et les troïas s’accouplent sauvagement et s’enfoncent dans la bestialité. Le jeune Véhir, dégoûté, décide de descampir ; avec Tia, une hurle également chassée par les siens, ils entreprennent un difficile voyage vers l’Humpur, lieu où vivraient les dieux humains qui auraient fabriqué ces êtres mi-hommes, mi-animaux. Ils rencontrent des créatures étranges, vivent des aventures extravagantes, parfois entrecoupées d’un fabliau en langue grogne…
Pierre Bordage comme dans son roman précédent (Porteurs d’âmes, NB août-septembre 2007) raconte la quête éperdue d’un couple mal assorti. Le lecteur est dérouté au début, puis s’habitue à cette langue fabriquée, pleine de trouvailles, et admire l’imagination délirante de l’auteur. Il suit avec intérêt ces péripéties bien inattendues et l’histoire d’amour qui se crée. Au dernier chapitre seulement, il aura l’explication de l’apologue qui veut mettre en garde contre les dérives de la génétique et des biotechniques.