Eden, Floride. Caché dans sa voiture, un homme photographie les participants à l’enterrement du docteur Paul Becker, décédé officiellement d’une crise cardiaque deux semaines plus tôt. Le photographe est en fait le « mort », en train de mettre un point final à l’enquête qu’il a menée sur l’assassinat de celui qu’on a pris pour lui. Pourquoi cette erreur, pourquoi voulait-on l’assassiner ? Sa recherche de la vérité l’amène à revivre les aventures de son adolescence, trente ans auparavant, lorsqu’à douze ans il était le chef d’une bande de cinq, quatre garçons et une fille dont il était fou amoureux. Dès le début, le roman prend un rythme haletant qui ne faiblit jamais. Patrick Bauwen (Seul à savoir, NB octobre 2010) alterne habilement les chapitres entre l’enquête conduite par la victime, avec ses rebondissements et ses inconnues, et les retours sur l’adolescence, avec la bande des copains, les adultes, la rivalité entre jeunes. Dans le décor inquiétant des bayous, il mêle l’imagination naïve des enfants aux hallucinations et incertitudes des adultes. Parfaitement maîtrisé, le suspense fait parfois frémir, mais amour et nostalgie rééquilibrent les quelques instants de violence, dans des pages terriblement séduisantes !
Les Fantômes d’Eden
BAUWEN Patrick