Qui se tapit derrière les rochers ? Sans doute un éléphant dont on aperçoit la trompe. À moins qu’il ne s’agisse d’une antilope venue se désaltérer. Deux pointes émergeant d’un tronc semblent bien un bec de toucan… mais se révèlent des cornes de rhinocéros. Suprême confusion : celle d’yeux de lémuriens perçant le feuillage, dévoilant en fait les ocelles de la queue du paon. Par un jeu de cache-cache subtil, dix animaux semblent apparaître tels des mirages avant de laisser la place à d’autres congénères. Le décor, tout en transparences de couleurs acidulées, offre des lignes souples qui se dérobent au regard et conduisent sur une fausse piste. La page de gauche pose une question, dans une police de couleur. Mais point de réponse; c’est à l’enfant d’émettre une hypothèse. À droite, un simple revers habilement ajusté ne révèle qu’un élément d’animal. Une fois déployé, il s’en substitue un autre qui n’avait pas été envisagé. Ce livre, paru en 2016, vient de recevoir une mention spéciale dans la catégorie opera prima à la foire du livre de Bologne. (M.-C.D.)
Les farceurs
DUBRAY Anne-Hélène