Vale, barmaid et strip-teaseuse à La Nouvelle-Orléans, apprend que sa mère, Bonnie, complètement shootée, sortie en plein ouragan, a disparu. Elle part immédiatement pour le Vermont où elle s’installe sur le terrain familial dans une vieille caravane. Renouant avec les siens, surtout sa tante Deb et la vieille Hazel qui n’ont jamais quitté la région, elle retrouve ses racines. Son arrière-grand-mère était une indienne Abénakise, sujet longtemps quasi tabou. Pourtant Bonnie se sentait « indienne et gitane ». Dans un récit très morcelé – soixante-dix petits chapitres désignés par des prénoms et des dates constamment mélangées entre 1956 et 2011 (il faut suivre…) –, la jeune romancière Robin MacArthur nous plonge dans une famille où les femmes tiennent une place primordiale et où les hommes, simples géniteurs, disparaissent rapidement. C’est une Amérique bien loin des mégalopoles, où le lien avec la nature reste – ou redevient – très vivace. Selon les époques, on travaille dur, on boit, on se drogue, on est hippie, on écoute Nina Simone et Patti Smith… Les personnages se dévoilent progressivement, rudes ou tendres. La recherche désespérée de Vale structure ce qui paraissait désordonné. L’écriture est magnifique, riche, précise, sensuelle et émouvante. On aimerait habiter ce livre… (C.-M.M. et M.-C.A.)
Les femmes de Heart Spring Mountain
MACARTHUR Robin