2064. Karantina, quartier pauvre d’Alexandrie, offre une vision apocalyptique. Une soixantaine d’années auparavant, un jeune couple, Ali, commerçant, et Injy, diplômée de l’Université d’Abu Dhabi, accusés de meurtre, ont dû quitter le Caire. Réfugiés à Alexandrie, ils ont créé dans ce quartier de Karantina un empire basé sur crimes, trafics, drogue et prostitution qui sera transmis à leur fils, puis à leurs petites-filles. Nael Eltoukhy, écrivain égyptien, décrit une cité en pleine transformation, pauvre et violente, où on tue pour un rien. Les héros, apparemment très religieux, construisent mosquées, églises, écoles mais aussi cafés et maisons closes. Les femmes se voilent, mais sont des proxénètes qui programment des assassinats sans état d’âme. L’alcool coule à flots. Les familles rivalisent de haine sournoise. Sur trois générations, l’histoire se répète et perdure. Les femmes exercent un pouvoir criminel et manipulateur qui n’a rien à envier à la force autoritaire des hommes. Karantina est un monde de traîtrises et de vengeances. La truculence des personnages décrits d’un ton acerbe peut faire sourire, mais on se perd dans cette histoire compliquée et beaucoup trop longue. (A.M. et M.S.-A.)
Les femmes de Karantina
ELTOUKHY Nael