Contrairement à l’idée reçue qu’à la fin du XVIIIe siècle les femmes étaient libres et que la Révolution française les aurait privées de leurs droits, la réalité est qu’elles étaient toujours considérées comme des mineures et l’existence des nombreux salons parisiens de la fin de la monarchie, qui ne concernait qu’une minorité, fait illusion. Cette étude bien documentée de la condition féminine par Christine Le Bozec (Barras, HdN juin 2016), docteur en histoire, spécialiste de la Révolution française, révèle que les années 1789 à 1795 sont le seul moment de l’Histoire où certaines femmes prennent la parole en public, participent aux débats, lisent des journaux, se regroupent en clubs féminins, interviennent dans les instances populaires et revendiquent des droits non seulement civils et juridiques, mais aussi politiques. Les autorités révolutionnaires, inquiètes devant leurs actions souvent très violentes, étouffent ce mouvement que le Code civil verrouillera ensuite. Un ouvrage très attachant, écrit dans un style fluide, avec une teinte d’humour, et qui éveille des résonances dans l’époque actuelle… (H.V. et A.-M.D.)
Les femmes et la Révolution : 1770-1830
LE BOZEC Christine