Après le suicide de sa mère dépressive, Lane est recueillie par ses grands-parents, riches fermiers, qui vivent avec sa cousine Allegra dans une demeure baroque au Kansas. Elle perçoit très vite un malaise diffus provoqué par une indifférence apparente, une affabilité doucereuse ou une affection excessive. Devant les portraits de famille, elle s’étonne de l’étrange ressemblance entre toutes les femmes de la fratrie, mortes tragiquement. Élevées librement, les deux belles adolescentes partent à la conquête des coeurs… Dix ans après avoir quitté la région, Lane apprend la disparition d’Allegra. Avocate, Amy Engel a connu le succès avec son précédent roman. Elle construit ici une intrigue d’une tonalité sulfureuse. S’inspirant de son Kansas natal, elle situe l’action dans une petite bourgade où la chaleur oppressante exacerbe les sentiments d’une jeunesse désoeuvrée. Alternant les époques, elle dresse le portrait attachant d’une narratrice malmenée par les dérives d’une mère psychotique, qui éprouve une réelle tendresse pour sa cousine sensuelle et capricieuse et un attachement trouble pour son séduisant grand-père. Derrière la façade de cette sombre demeure, l’auteur évoque avec talent un lourd climat de tension, de mystères et joue sur l’ambivalence des sentiments. Une saga insidieuse tissée de non-dits aussi énigmatiques que violents. (M.R. et M.S.-A.)
Les filles de Roanoke
ENGEL Amy