Abigail Hobbes, jeune adolescente de 14 ans, mène une vie insouciante dans le village de Salem en Nouvelle Angleterre, à la fin du 17e siècle. Sa meilleure amie, Betty, est la fille du révérend Parris, le pasteur du village, homme tourmenté voyant le mal partout et en tout. Et les Indiens ne sont jamais loin. Un homme au visage peint de noir rôde dans la forêt autour du village. Ne serait-il pas l’incarnation du diable ? Peu à peu la douceur de vivre se transforme en implacable chasse aux sorcières.
Thomas Gilbert met en images une page sombre de l’histoire des États-Unis qui a vu une région de la Nouvelle Angleterre condamner à mort, dans un délire paranoïaque, plusieurs dizaines de ses habitantes pour des délits imaginaires de sorcellerie. La montée en tension au fil des pages tient en haleine jusqu’au bout de cette histoire, servie par un dessin où l’expressivité des visages laisse entrevoir tour à tour la haine et la terreur. Mais sous son aspect historique, ce récit reste très actuel. Ne sommes nous pas trop facilement enclins à chercher d’innocents boucs émissaires face à nos difficultés ? Une histoire à lire pour éviter qu’elle ne se répète.(V.L. et A.D.)