Les fils de la poussière

INDRIDASON Arnaldur

Reykjavík, 1990. Daniel, quarante-cinq ans, se jette du haut du sixième étage de l’hôpital psychiatrique où il est interné depuis des années sans que son frère Palmi puisse le retenir. Concomitamment, dans un autre quartier de la ville, un vieil homme ligoté et aspergé d’essence meurt dans l’incendie de sa maison. L’enquête revient au commissaire Erlendur et à son équipe alors que Palmi cherche à comprendre les motivations suicidaires de son frère. Peu à peu les deux enquêtes se rejoignent.  Pour sa première apparition, en 1997, Erlendur, le héros récurrent d’Arnaldur Indridason (Passage des ombres, NB juin 2018) partage la vedette avec Palmi, le frère du suicidé. L’auteur entraîne le lecteur dans une sombre affaire d’essais pharmaceutiques ; l’objectif : tester sur des enfants issus de milieux défavorisés des médicaments à titre expérimental. Si l’intrigue, fondée sur les possibilités offertes par le clonage, paraît assez artificielle, L’écrivain excelle à peindre avec réalisme et empathie la vie de ces personnages complexes, tourmentés et attachants qui furent, dès l’enfance, aux prises avec des parents alcooliques et brutaux mais aussi avec des mères courage. Dans ce remarquable premier opus apparaît déjà le talent du maître du polar islandais qu’est devenu Arnaldur Indridason.  (C.P. et F.L.)