Paris propose une nouvelle rĂ©sidence pour artistes aprĂšs lâattentat de la Tour. Clarissa, alerte septuagĂ©naire, postule par hasard. Son bilinguisme lâemporte et, aprĂšs une journĂ©e de formalitĂ©s, elle emmĂ©nage dans un magnifique appartement plein ciel. Cependant elle dĂ©prime : bafouĂ©e par son deuxiĂšme mari, brouillĂ©e avec son frĂšre, elle pense trouver lĂ un nouveau refuge pour vivre et Ă©crire. Rapidement, un malaise la trouble. Sa petite-fille trĂšs complice lâaide Ă rĂ©soudre lâĂ©nigme.
Imagination, prĂ©monition ? Tatiana de Rosnay (Sentinelle de la pluie, Les Notes mars 2018) Ă©voque un monde avec camĂ©ras de surveillance, robots et assistant virtuel dans une Europe fragilisĂ©e par des attaques terroristes inouĂŻes. Son hĂ©roĂŻne vit une pĂ©riode difficile et cherche Ă dĂ©couvrir avec qui son Ă©poux a pu la trahir d’une façon indigne, lui qui lâavait tant aidĂ©e. Elle se sent espionnĂ©e, protĂšge son travail sur Virginia Woolf et Romain Gary. Ses rĂȘves sont hantĂ©s par une voix qui lui rappelle le drame. Elle vacille, souffre, se relĂšve. PartagĂ©e entre son enquĂȘte et son essai, ses journĂ©es sont harassantes et son entourage aimant sâinquiĂšte pour sa santĂ© mentale. Suspense et rĂ©silience captent un lectorat complice, familier dâun monde connectĂ© terrifiant et dĂ©licieux. (M.-P.R. et M.Bi.)