Dans les années 1960, Les Forrest quittent les États-Unis pour la Nouvelle-Zélande. C’est l’espoir d’un nouveau départ pour Franck, le père, un raté caractériel, Lee, la mère et leurs quatre enfants : Michaël, un préadolescent pataud, Evelyn et Dorothy, aussi fusionnelles que des jumelles et Ruth, la petite dernière. Daniel, jeune garçon séduisant et imprévisible, s’incruste dans la fratrie. Il partage l’expérience communautaire hippie de cette tribu atypique. En révolte avec le modèle parental, Dorothy s’engouffre pourtant dans le mariage et la maternité. Le récit s’étire sur six décennies dans un certain flou chronologique : l’histoire d’une petite fille laissée à elle-même, devenue une adolescente affranchie puis une mère de famille débordée, une femme cramponnée jusqu’au bout à la chimère du retour de son premier amour. Incapable de guérir de son enfance. Une existence subie plutôt que vécue. De jolies descriptions allègent un style maniériste et un peu déroutant. Dans un tempo en apesanteur, on devine dans les non-dits, les fractures d’une famille dysfonctionnelle. Emily Perkins restitue l’atmosphère sans joie de la période post-hippie à travers des portraits psychologiques assez réussis. (A.-C.C.-M. et M.-N.P.)
Les Forrest
PERKINS Emily