Les gens

Apparemment rien de commun entre une jeune Américaine seule au monde, une jolie Parisienne abandonnée par son amant et le producteur tyrannique et mégalomane d’une émission de téléréalité. Leurs trajectoires vont pourtant se recouper pour composer une comédie de moeurs très contemporaine, dénonçant la brutalité à l’égard des faibles, le cynisme dans les rapports amoureux, les jeux de pouvoir au sein des médias et les pièges de la célébrité.

 Avec maestria, Philippe Labro pilote ses personnages jusqu’au point de rencontre qu’il leur a assigné. En chemin, il visite les bas-fonds de San Francisco et les opulentes villas des milliardaires, s’attarde à un dîner parisien très branché, s’invite dans les studios de la télévision, milieux qu’il décrit sans complaisance. Le ton très juste des dialogues contraste heureusement avec certains effets d’écriture. La satire sociale est tempérée par une note d’humanité authentique lorsque se tend une main secourable, offrant la chance d’un nouveau départ au sortir des turbulences. Avec Je connais gens de toutes sortes (N.B. mars 2002) l’auteur avait brossé quelques portraits dont le présent ouvrage semble un écho très accompli.