Dans la campagne sud-coréenne, un homme cherche sa demi-soeur avec qui il chantait autrefois, tandis que son beau-père, musicien traditionnel itinérant, jouait du tambour. À partir de ce thème, se développent cinq courts récits qui chacun le module. Il s’approfondit, propose un nouveau détail, se colore d’une autre tessiture, tandis que l’homme poursuit sa quête de tavernes en chaumières, retrouvant sa soeur sans se faire reconnaître et continuant sa route. Les antiques traditions façonnées par le chamanisme et le bouddhisme imprègnent les modes de vie, la musique et la poésie, les relations, les paysages même, où les montagnes ressemblent à un moine accroupi, où leur ombre dessine le vol d’une grue. Cette méditation sur le sens de la vie, sur le ressentiment et le pardon, subtilement coréenne, est difficile à saisir dans ses variations pour un lecteur occidental. L’Harmonium (NB juin 2001) présentait le même écueil. Des notes, une postface éclairent le texte. Malgré l’écart culturel, quelques paysages ou quelques paisibles conversations transportent par moments vers cette Corée lointaine, pour un poétique voyage.
Les Gens du sud
YI Ch'ongjun