Yves Bonnet, alors directeur de la DST, et Pascal Krop, journaliste, enquêtent sur des faits qu’ils ont connus de près. La question des écoutes téléphoniques « aussi indispensables que moralement douteuses », longtemps évoquée au Parlement par Mitterrand lui-même, a été réglée en 1991. Mais la hantise du terrorisme avait incité le président Mitterrand à s’entourer de protecteurs dévoués dès son premier septennat. La dérive est rapide : « Irlandais de Vincennes », fausse menace d’attentat, écoutes multipliées illégalement et sans lien avec le terrorisme, pour protéger les secrets d’alcôve, enverront finalement devant le juge d’instruction les membres de la « cellule rapprochée ».
Les auteurs pénètrent dans le marigot qu’est devenu pour certains l’Élysée. Ils s’attachent à de nombreux personnages louches, ou simplement dépassés, devenus détenteurs d’un pouvoir sans contrôle, tournant fou sur lui-même : gendarmes, militaires et civils, conseiller du Président même. Mais trop de détails sont accumulés. Étourdi par une valse de dates peu précises, de faits, de noms, de périphrases les désignant, le lecteur cherche en vain un fil d’Ariane permettant une approche raisonnée des dérives mitterrandiennes.