Les Greffiers du diable

FUENTES Vilma

À Mexico, le journaliste Manuel Buenaventura qui a mis au jour une affaire de drogue se voit conseiller par le procureur gĂ©nĂ©ral un exil provisoire Ă  Paris. Il y retrouve l’ancien prĂ©sident Icaro Gutzman autour duquel gravite un arĂ©opage de personnages Ă©tranges et complaisants qui entretiennent une cour artificielle mais empressĂ©e dans un rapport illusoire au temps. Parmi eux, l’étrange biographe Rafaela qui, au travers de ses propres souvenirs, glorifie le passĂ© de « l’ex », d’anciennes sĂ©ductrices, des hommes qui gravitent dans la sphĂšre du pouvoir rĂ©volu et maintiennent une atmosphĂšre de soupçons


 

Autour du thĂšme rĂ©current du pouvoir et de la corruption, fil conducteur de cette satire fĂ©roce, le lecteur retrouve le style maĂźtrisĂ© et vigoureux de cette auteure mexicaine (Des chĂąteaux en enfer, NB juillet 2008). Certaines scĂšnes frisent le surrĂ©alisme, oscillant entre hier et aujourd’hui (traduits par le prĂ©sent et l’imparfait), rĂ©alitĂ© et imaginaire, folie et raison, et mĂȘme rĂ©incarnation. Peurs, passions, jalousies et vanitĂ©s sont les autres ingrĂ©dients de ce roman insolite dont l’atmosphĂšre pĂ©trie d’une culture Ă©trangĂšre, bien Ă©loignĂ©e de nos mentalitĂ©s cartĂ©siennes, demeure difficile Ă  saisir.