Benjamin Stora, spécialiste de l’histoire algérienne, revient sur son double rôle de témoin – il est issu d’une famille israélite pied-noir – et d’historien. Il insiste sur le devoir de mémoire, d’oubli « légitime », nécessaire à la cicatrisation, mais aussi sur l’obligation morale de recherche de la vérité, en rejetant l’ostracisme et la diabolisation. La guerre civile actuelle, parce qu’elle pourrait enfin faire sortir l’Algérie de son face-à-face obsessionnel avec la France, permettra-t-elle à la société algérienne de se poser les bonnes questions sur elle-même ? Ce n’est pas un nouvel ouvrage de l’auteur sur l’Algérie, mais plutôt un document exigeant, dense, sur ses années d’engagement politique, de recherche et de rencontres. Une réflexion en forme de mise au point sur la genèse de ses précédents livres, pour mieux définir l’homme qui peut « voir des deux côtés » de la Méditerranée.
Les guerres sans fin : un historien, la France et l’Algérie
STORA Benjamin