Il était une fois un empereur très soucieux de sa mise pour laquelle il dépensait des fortunes. Flairant la bonne affaire, deux escrocs lui promirent la lune : des vêtements si beaux que seuls les verraient les esprits éclairés du royaume. Qu’à cela ne tienne : les tailleurs improvisés firent semblant de créer, l’empereur fit semblant d’être comblé et accepta de défiler devant son peuple, dans sa nouvelle tenue, autrement dit en caleçon. Et la cour d’applaudir pour n’être pas taxée de sottise…
Tout le monde a reconnu le conte d’Andersen, fidèlement repris, la chute exceptée, plus riche dans la version originale. L’attrait de celle-ci tient à l’inventivité de l’illustration : la garde-robe de l’empereur emplit les pages de garde de croquis pleins d’humour. Le récit lui-même est mené tambour battant par un empereur au chic très « british », aux postures ridicules des plus drôles, qui traverse l’album au rythme de sa prétention. La machine à coudre « magique » emplit une double page ; des gros plans caricaturaux surlignent les émotions des uns et des autres ; la marche triomphale de l’empereur en caleçon, devant une cour perplexe et prise au même piège que son suzerain, assure l’éclat de rire final. De lecture aisée, cet album, dynamique à souhait, ravira un large public. (C.B)