Deux amis, Bob, chauffeur de taxi, polyglotte, agrégé de philosophie, et Mister, un grand Black, pianiste de jazz, roulent la nuit vers la mer en écoutant du jazz. La musique fait remonter les souvenirs et Mister se souvient de Vera Nad, jeune fille au visage d’ange qui venait l’écouter jouer, morte, brûlée vive, quelque part à Montreuil. Les meurtriers, de minables dealers ont avoué, l’affaire est classée. Mais Mister sait que la drogue n’était qu’un prétexte. Avec Bob il rêvait d’un monde de justice, alors, pour Vera, leur amie, tous deux reprennent l’enquête.
Marcus Malte écrit aussi pour la jeunesse, avec succès (Ô corbeau, Livre du mois jeunesse Juin 2010). Il construit astucieusement autour du personnage de Vera, mystérieuse rescapée de la guerre en ex-Yougoslavie, ce nouveau roman noir qui exhume de notre mémoire les atrocités de la guerre des Balkans et nous entraîne dans un monde impitoyable de violence et de corruption politique. La mort plane et, comme les harmoniques, ces notes secrètes, elle résonne à l’infini au rythme d’une plume mélodique, poétique, et des standards du jazz. Un suspense efficace doublé d’un rappel historique glaçant.