Moscou. Août 1990. Tania dépose un cahier dans la chambre de son petit-fils. Celui-ci espère, à tort, y trouver le récit de la disparition obscure de son grand-père, en 1941, avant la naissance de son fils. Profitant de la Perestroïka et de l’ouverture progressive des archives, il part à la recherche d’une vérité dérangeante à travers une Russie qui se décompose alors que commence la guerre de Tchétchénie. Le narrateur tente obstinément d’éclaircir son histoire familiale et prolonge ses investigations à la demande d’autres hommes et femmes ayant le même objectif. Sa quête l’emmène de Moscou au Kazakhstan, en Tchétchénie et autres lieux. Il dévoile la réalité trafiquée de l’URSS totalitaire où seuls le mensonge et la dissimulation permettent la survie face à la terreur et la délation. Géologue de formation, ayant parcouru le pays et redécouvert lui-même certains de ses goulags, Sergueï Lebedev s’inspire des secrets de sa propre histoire pour dire l’incapacité de vivre de sa génération. Dans ce troisième roman, il parvient, de façon saisissante et avec une acuité descriptive remarquable, à révéler « l’héritage enfoui des répressions » et l’impossibilité tragique de s’en débarrasser même après l’effondrement du communisme. (C.P. et A.-M.D.)
Les hommes d’août
LEBEDEV Sergueï