Terriblement malmenés par l’Histoire depuis mille trois cents ans – siège d’Antioche par les Mamelouks, prise de Jérusalem par les Mahométans, sac de Constantinople par les Croisés et autres séismes – les chrétiens d’Orient ont inlassablement résisté. Ils ont été les garants en « maintenant le lien originel entre culte et culture », des traditions anciennes : pharaonique pour les coptes, araméenne pour les chaldéens, hellénique et hébraïque pour tous. Ils continuent à faire les frais de conflits planétaires : attitude contestable de l’Occident, antagonisme entre chiites et sunnites, montée de l’islamisme radical. L’auteur (Le jour de la colère de Dieu, NB juillet 2000), théologien orthodoxe, prend chaque pays qu’il replace dans son histoire : Israël-Palestine, Liban, Syrie, Jordanie, Irak, Iran, Égypte et Turquie, expliquant comment les communautés chrétiennes y furent et y sont encore persécutées, broyées ou contraintes à l’exode. Cet essai ambitieux et complexe aurait beaucoup gagné à plus de simplicité, mais le cri de souffrance qu’il laisse éclater ébranle.
Les Hommes en trop : la malédiction des chrétiens d’Orient
COLOSSIMO Jean-François