Les hommes meurent, les femmes vieillissent

DESESQUELLES Isabelle

Ce soir, Alice inaugure un nouveau lieu pour son institut de beautĂ©, « l’Éden ». C’est l’ancienne maison d’Ève, sa premiĂšre « plus belle femme », comme elle aime Ă  appeler ses clientes, mais Ève n’est plus. L’esthĂ©ticienne y attend sa famille : quatre gĂ©nĂ©rations de femmes. Elle connaĂźt tout de leurs corps, de leurs Ăąmes et les Ă©coute se raconter. Sont jointes dix fiches signalĂ©tiques, celles que rĂ©dige Alice, suivies de dix portraits Ă  la premiĂšre personne, confessions intimes de celles qui se mettent Ă  nu au propre comme au figurĂ©. L’auteur (La vie magicienne, NB novembre 2005) construit un roman oĂč les hommes n’apparaissent qu’à travers les confidences reçues dans ce gynĂ©cĂ©e familial : l’attachement aux racines terriennes, les souvenirs d’enfance, les regrets et les blessures de l’amour, l’oubli ardemment souhaitĂ©, les absents qui ne sont jamais aussi prĂ©sents. La violence, la cruditĂ©, l’impudeur de certains propos, souvent rĂ©pĂ©titifs, parfois pimentĂ©s d’érotisme, provoquent et peuvent parfois choquer. Cependant la vĂ©ritĂ© de ce qui s’exprime lĂ , sans fard, s’insinue sourdement comme un rĂ©vĂ©lateur des sentiments de chacun aux prises avec la difficultĂ© d’ĂȘtre au quotidien.