Ce soir, Alice inaugure un nouveau lieu pour son institut de beautĂ©, « lâĂden ». Câest lâancienne maison dâĂve, sa premiĂšre « plus belle femme », comme elle aime Ă appeler ses clientes, mais Ăve nâest plus. LâesthĂ©ticienne y attend sa famille : quatre gĂ©nĂ©rations de femmes. Elle connaĂźt tout de leurs corps, de leurs Ăąmes et les Ă©coute se raconter. Sont jointes dix fiches signalĂ©tiques, celles que rĂ©dige Alice, suivies de dix portraits Ă la premiĂšre personne, confessions intimes de celles qui se mettent Ă nu au propre comme au figurĂ©. Lâauteur (La vie magicienne, NB novembre 2005) construit un roman oĂč les hommes nâapparaissent quâĂ travers les confidences reçues dans ce gynĂ©cĂ©e familial : lâattachement aux racines terriennes, les souvenirs dâenfance, les regrets et les blessures de lâamour, lâoubli ardemment souhaitĂ©, les absents qui ne sont jamais aussi prĂ©sents. La violence, la cruditĂ©, lâimpudeur de certains propos, souvent rĂ©pĂ©titifs, parfois pimentĂ©s dâĂ©rotisme, provoquent et peuvent parfois choquer. Cependant la vĂ©ritĂ© de ce qui sâexprime lĂ , sans fard, sâinsinue sourdement comme un rĂ©vĂ©lateur des sentiments de chacun aux prises avec la difficultĂ© dâĂȘtre au quotidien.
Les hommes meurent, les femmes vieillissent
DESESQUELLES Isabelle