Au lendemain de l’annexion de la Sardaigne à l’Italie, l’avocat Bustianu, accompagné du fidèle Zenobi, rencontre le bandit Mariani dans son repère des montagnes : celui-ci clame son innocence dans le meurtre d’une femme et demande à être défendu par le « mestre ». Cette affaire n’est pas, contrairement aux apparences, un simple règlement de comptes mais une entreprise aux ramifications politiques assez louches… Sur le plan personnel, Bustianu est aux prises avec une mère possessive qui voit d’un mauvais oeil sa liaison avec Clorinda.
En poursuivant sa fresque romanesque (Cf. Ce que nous savons depuis toujours, NB novembre 2003), l’auteur manifeste l’attachement très fort à son pays natal mais porte un regard critique sur une page de son histoire. Dans ce roman noir, balayé par la fureur du vent et le souffle poétique, non-dits et silences, violence et beauté des descriptions traduisent une nature âpre et une société archaïque que l’auteur rend plus pittoresques encore par des termes sardes, traduits en provençal par l’éditeur. Un beau moment de lecture.