Les Hors-la-loi (Fairy Quest ; 1)

Au bois des contes, le petit «Chap’ron rouze » part, tout normalement, voir sa mère-grand, et, hop, rien ne va plus. Chap et Lou sont les meilleurs amis du monde et veulent vivre libres à contre-courant d’un scénario immuable. Ils se rebellent contre l’inflexible Grimm, grand-maître tyrannique de l’orthodoxie. Tolérance zéro pour la déviance, il faut coller au texte et malheur à ceux qui voudraient s’en affranchir, le vide-tête les guette. S’en suit une fuite agitée pour les indéfectibles complices : objectif le Vrai Monde, ou la vie rêvée des héros de conte.

Il était une fois une histoire pas du tout pour les « petizenfants ». Sous un texte aux premières lignes quasi anodines s’impose une critique acerbe de la dictature. On remarque le côté dynamique, sombre et fouillé du graphisme façon manga, tant pis si quelques expressions manquent de finesse. Truffé d’allusions, dans le texte comme dans les illustrations, l’album sort de l’ordinaire avec brio. Tout part en vrille, quitte à flirter avec un risque certain et assumé de confusion due à la multiplicité des personnages, déjà vus quelque part, qui croisent le chemin des deux révoltés. Le grand Lou au coeur tendre est irrésistible et la petiote (pas si petite ni mignonne que ça) révèle un caractère prometteur. A l’orée de la Forêt Sombre, l’aventure ne fait que commencer.