Les huit chiens des Satomi

YAMADA Fûtarô

Japon 1458. Dans son château assiégé, un seigneur promet, sur une boutade, de donner sa fille à son chien si ce dernier lui rapporte la tête de son adversaire. Son voeu exaucé et sa promesse tenue, naissent de l’union maléfique huit chiots. Devenus guerriers chiens, leur vie d’errances respectives à travers le Japon n’aura pour but que de se retrouver entre frères. Sabre magique, sortilèges et créatures démoniaques, luttes de clans composent, en de multiples rebondissements, une gigantesque épopée. C’est tout l’art du conteur populaire que fût Yamada (Les manuscrits ninja, NB juillet-août et novembre 2010). Incarnant les huit vertus du confucianisme, les guerriers chiens sont inspirés d’un célèbre conte japonais où l’allégorie côtoie le merveilleux. Le récit présente une structure double faisant alterner le monde de la fiction et le monde de la réalité où Bakin, l’écrivain, soumet son texte, vingt-huit ans durant, à son ami le peintre Hokusaï. Ces pages littéraires sont propices à une minutieuse description du quotidien à Edo, et des relations familiales, sociales et professionnelles de l’auteur. Il faut du temps pour apprécier à sa juste valeur cette fresque tumultueuse et fantastique dont l’énergie créatrice caractérise l’écriture.