En 1955 à Alger, David, jeune ébéniste juif de Batna, tombe follement amoureux de Malek, jeune bibliothécaire musulmane. Malgré la pression familiale, sociale et religieuse, ils vivent leur passion fougueusement, mais sont des “Impurs” aux yeux de leurs communautés respectives. Leur amour est sans issue. La guerre s’installe insidieusement, cristallisant les tensions entre juifs et musulmans. Là où la concorde régnait, la division, l’angoisse et l’absurdité prennent place. Ce deuxième roman de Caroline Boidé est un hymne à l’amour et à l’Algérie “d’avant”. Son écriture, d’une grande sobriété, dit à la fois la lumière, la souffrance d’un amour impossible, la poésie d’un pays prospère. L’auteur prête au narrateur, David, une plume concise : il transforme son quotidien en haïkus par opposition à son drame intérieur terriblement oppressant. Sa souffrance est relayée par la cacophonie et la violence de la guerre qui investissent peu à peu la ville. La romancière pose un regard inédit sur la guerre d’Algérie : la cohabitation joyeuse et fraternelle de deux communautés, juive et musulmane, détruite par un conflit qui les dépasse. Entre sensualité et désespoir, ce roman très rythmé révèle un talent d’écriture certain !
Les Impurs
BOIDÉ Caroline