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À l’extrémité nord de la Hongrie existe un village perdu de deux cents habitants avec, au bout de l’unique rue, un hôpital pour enfants anormaux, certains nés après la catastrophe de Tchernobyl. Dans une famille pauvre et dénuée de chaleur, père indifférent, mère fatiguée et soeur aînée envolée, la narratrice, vingt ans, se veut détachée de tout. Un jour, elle accepte un poste à l’hôpital, décidée à ne donner rien de plus que la dose de travail compensée par le salaire. Très vite bouleversée, elle s’attache à ces êtres déformés, promis à une mort rapide, et se sent enfin utile.
Une pensée profonde, une écriture percutante, presque hachée, avec des phrases très courtes, parfois d’un seul mot. L’image donnée de ce village est saisissante, et le portrait de cette adolescente, coupée du monde, en proie à d’étranges raisonnements et saisie soudain par la compassion, ne l’est pas moins. L’originalité de la pensée et le style très particulier de ce bref premier roman, se rejoignent dans un ensemble envoûtant.