1983. Azar accouche dans d’atroces conditions à la prison d’Evin à Téhéran. Son bébé lui est rapidement enlevé. 1987, les parents du petit Omid sont arrêtés sous ses yeux. 1988, Amir, torturé pendant des années, est pendu dans la cour d’Evin. Les enfants de ces martyrs de la Révolution islamique seront élevés par leur tante et leur grand-mère au coeur généreux. En 2009 ce sont eux qui défient le régime et sont réprimés dans la violence. Certains se décident à l’exil, mais l’Iran et ses « mystérieuses ondes d’amour et de souffrance » ne quitteront jamais leur esprit. Sahar Delijani est née en 1983 dans la prison d’Evin. Elle a grandi aux États-Unis et vit maintenant à Turin. Elle s’inspire ici de l’histoire de sa propre famille qu’elle ancre dans celle de l’Iran. Son écriture, réaliste, précise et sensible, suscite émotion et admiration. Car cette histoire, on y croit. Ces hommes, ces femmes, victimes d’injustice, de tyrannie, ont souffert dans leur corps, dans leur coeur, ont aimé aussi, et n’ont jamais manqué de courage. De scènes poignantes, dures, à celles, chaleureuses, au sein d’une famille traditionnelle, de l’attachement au pays à la douleur de l’exil, un magnifique roman.
Les Jacarandas de Téhéran
DELIJANI Sahar