Les jardins de consolation

Iran, 1920. Dans l’oasis verdoyant de Kashan, la vie quotidienne est traditionnelle et routinière. Sardar décide de tenter son aventure personnelle en partant pour Téhéran ; il quitte son village après avoir épousé la jolie Talla âgée de neuf ans. Trois ans plus tard, fidèle et tendre, il revient la chercher et Talla découvre à son tour des horizons nouveaux. Travailleurs, ils achètent peu à peu de la terre et donnent à leur seul fils, Barham, une éducation universitaire moderne qui conduit le jeune homme à militer dans le parti progressiste de Mossadegh (1953). Ce premier roman est aussi un témoignage sur les bouleversements d’un Iran confronté à trente années d’occupation ou de pression des Occidentaux et à la gouvernance moderniste mais dictatoriale des Shahs. L’auteur évoque finement le choc induit par ces changements sur la singularité complexe des psychologies. L’école obligatoire forme des jeunes désireux d’agir sur le devenir politique de leur pays. Toutefois les sages disent : « la liberté, pourquoi faire, quand l’asservissement est si tragique, la tragédie si poétique, et la poésie si persane ». Poésie et réalités quotidiennes se mêlent agréablement, pour une lecture fluide de cette révolution vécue de l’intérieur. (B.V. et C.R.P.)