Amina, vingt-quatre ans, fille unique, Bangladaise déterminée et pragmatique, débarque à Rochester pour épouser George, ingénieur américain, trente-quatre ans, rencontré sur Internet. Quoique anglophone, elle peine à s’acclimater à son mari, sa famille, l’ambiance locale, les usages. Elle trouve de petits jobs pour financer ses études universitaires et l’installation de ses parents auprès d’elle afin de l’aider à élever son futur enfant. Revenue au pays pour les chercher, elle retrouve un garçon dont elle était secrètement amoureuse… Coutumière du contraste entre les mentalités occidentales et asiatiques, Nell Freudenberger (Le dissident chinois, NB mars 2010) analyse le choc des cultures, même si l’expatriation est ici un choix. Familière du continent indien, elle relate avec précision moeurs, gastronomie et atmosphères familiales compliquées. Si les révélations sur les aventures antérieures de l’héroïne peuvent paraître un peu artificielles, l’analyse psychologique est néanmoins fouillée. Son caractère fort et original tranche sur celui du conjoint, fade et compassé. Des descriptions exotiques ou dramatiques cernent avec justesse la situation au Bangladesh. Malgré un rythme un peu lent, l’empathie de l’auteur pour ses personnages, son sens de l’observation, font de la deuxième partie un récit attachant et subtil.
Les jeunes mariés
FREUDENBERGER Nell