Deux récits distincts dans ce livre : la première partie est consacrée à la haine virulente de l’auteur pour son père qui l’a gravement maltraité durant son enfance. Puis Jean-Yves Cendrey relate un fait divers réel auquel il a participé en obligeant l’instituteur pédophile d’une école primaire d’un petit village de Normandie à se constituer prisonnier. Cette intervention a permis aux nombreuses victimes de porter plainte et de faire condamner le coupable. C’est donc en toute logique qu’il compense son impuissance à se défendre dans le passé par une profonde implication à l’âge adulte pour dénoncer la souffrance des enfants. Il souligne abondamment la volonté de l’institution scolaire, des médecins et des psychologues, de couvrir des agissements dont ils étaient informés ainsi que l’inconscience et parfois la lâcheté des parents. En dépit d’un style recherché et d’intentions louables, ce livre laisse une sensation étrange, peut-être due à un certain manichéisme présentant l’auteur comme un « chevalier blanc » face à une masse fermant les yeux sur l’horreur vécue par certains enfants. Une lecture aussi pénible, et pour les mêmes raisons, que celle d’Une simple créature (NB mai 2001).
Les jouets vivants.
CENDREY Jean-Yves