En juin, le narrateur entreprend, pour une année, un journal aussi intime que fictif. Hier soir, il a dîné avec Proust. Puis il croise Duras et Poutine, aperçoit dans un cocktail Joséphine Baker se dirigeant vers les toilettes, reçoit pendant ses vacances l’amant de Christine Lagarde… Dans un festival d’imagination, de trouvailles drolatiques, entre onirisme et fantastique, une foule de célébrités diverses, disparues ou contemporaines, tournoie dans un Paris toujours différent autour du double de François Cusset. Facétieux, celui-ci concocte des plaisanteries « scatopolitiques » d’une audacieuse grossièreté. Mais, hanté par la mort, il a plutôt l’humour triste, une philosophie de la vie désabusée, marquée comme dans À l’abri du déclin du monde (NB septembre 2012) par le « tout fout le camp » d’une société dont il veut se détacher. Farce réjouissante, pensée originale, écriture brillante, ils sont désenchantés mais pittoresques ces jours qui passent, dont le vide est comblé par une imagination pleine de verve, d’autodérision et d’érudition. (V.M. et L.G.)
Les jours et les jours
CUSSET François