Les jours vivants

DEVI Ananda

À soixante-quinze ans, Mary Grimes végète dans sa vieille maison croulante de Portobello Road à Londres. Elle n’arrive plus à fabriquer les petites statues en argile qu’elle vendait sur le trottoir, et seul le souvenir d’une liaison d’un soir, dans les années quarante, avec un soldat en partance pour Dunkerque, la maintient en vie. Un jour, elle rencontre un jeune Jamaïcain de treize ans qui s’attache à elle, tandis que des phénomènes étranges ne tardent pas à se produire dans sa maison… Ananda Devi, romancière originaire de l’Île Maurice, affectionne les héros âgés (Le sari vert, NB novembre 2009). Porté par une écriture sensuelle et un ton personnel, le portrait de Mary est de prime abord attachant, et l’on s’émeut de son malheur, de sa solitude et de la façon dont elle revit son amour perdu à travers l’affection qu’elle éprouve pour ce jeune immigré en situation difficile. Mais en faisant basculer le récit dans un fantastique parfois outré où se mêlent rêves, réalité et fantasmes, l’auteur affadit la part d’humanité de chacun des personnages et le message dont ils sont porteurs.