Spécialiste de l’opéra baroque, Caterina Pellegrini revient à Venise, sa ville natale, pour une mission déconcertante : étudier les implications testamentaires de documents récemment réapparus. Ils proviennent de la succession de l’abbé Steffani, auteur compositeur d’opéras et favori de princes allemands au XVIIIe siècle. Les écrits, que se disputent de lointains cousins du musicien, rêvant de trésor caché et de manuscrits apocryphes, sont soumis à la sagacité de l’héroïne dans les locaux de la Fondation à laquelle les autorités ecclésiastiques les ont remis. Le récit, mené avec l’ironie familière de Donna Leon, suit avec volupté l’envoûtement légendaire qu’exerce Venise sur tous ceux qui viennent y vivre. Comme dans ses précédents romans (La femme au masque de chair, NB juin 2012), elle observe la société vénitienne de souche avec gourmandise et lucidité. Le texte, fluide, fait revivre les trattorias, les petits cafés mousseux, les vaporetti, le vin, le bar du café Florian. Un roman dont l’évocation historique est le véritable objectif et qui ne répond pas vraiment aux codes du roman policier.
Les joyaux du paradis
LEON Donna