Frisette et Bouclette, deux agnelles, se querellent auprès de leur mère pour avoir la primeur de la tétée. Persuadée de son droit d’aînesse, Bouclette impose une course, puis une partie de saute-mouton, qui se terminent en chamailleries. Agacée, la brebis les cantonne, qui sous un pommier, qui sous un figuier. Las, Bouclette a la bougeotte et le goût de l’aventure. Attirée par la montagne, elle s’égare sur les sentiers, et ne doit son salut qu’à des oiseaux en vigies et des chèvres aguerries aux chemins escarpés.
Si la trame du récit se veut édulcorée en regard de l’histoire de La chèvre de Monsieur Seguin, l’illustration nous plonge dans les paysages de la Provence au fil de gravures ensoleillées enchanteresses. Les teintes lumineuses et complémentaires, à dominante de bleu, jaune et vert, jouent sur les contrastes subtils. Les têtes noires des agnelles se repèrent facilement dans l’image. La connivence des brebis et l’entraide dont font preuve tous les animaux sont réconfortantes. (M.C.D.)