Près du lac Majeur, Michelin, treize ans, vit dans la propriété de ses grands-parents dont la principale occupation est de suivre des séries télévisées. Il s’est pris d’amitié pour Felice, la soixantaine, jardinier d’aspect repoussant, à l’esprit dérangé qui, de plus, perd la mémoire et s’enivre chaque soir. Michelin invente des moyens mnémotechniques pour y pallier ainsi que des dessins, mais surtout il est fasciné par les lambeaux de souvenirs incohérents qu’égrène Felice : squelettes, cadavres, limaces monstrueuses, lapin géant… Il effectue des recherches et tente de reconstituer l’histoire. Même si l’on admet l’attrait qu’exerce le fantastique et le mystère sur les adolescents, il est difficile de croire à cette sombre histoire où le sordide le dispute à l’invraisemblable, à cet enfant qui déterre sans effort, et apparemment sans émotion, quinze squelettes, à ces grandes personnes presqu’inexistantes. Le langage de Félice, confus et peu académique, n’ajoute ni à la clarté, ni au confort de lecture. On se lasse des gastéropodes voraces comme de l’atmosphère morbide dans laquelle baigne le récit.
Les limaces françaises
MARI Michele