Les stigmates d’une maltraitance, même invisibles pour les autres, Hélène, martyrisée par son père, les reconnaît. Professeur dans un collège parisien, elle devient littéralement obnubilée par la vie de Théo, cet adolescent taciturne, ballotté entre des parents divorcés qui se déchirent. Heureusement pour lui, il y a Mathis, douze ans et demi, son ami, son complice, entraîné dans une dangereuse dérive comportementale. Mathis, dont la mère, Cécile, a entrepris une thérapie, se sentant perdre pied dans sa vie de femme et de mère. D’après une histoire vraie (NB novembre 2015) se rapprochait de l’autofiction. Ici, Delphine de Vigan propose un récit sombre et poignant sur les liens, Les loyautés intimes, sorte de contrats que chacun porte en soi, héritage de l’enfance, synonymes autant de moteurs potentiels que de fardeaux pour le développement de la personnalité. Dans une mise en scène théâtrale, les projecteurs se déplacent sur les quatre protagonistes : deux adultes s’exprimant à la première personne, deux enfants à la troisième, marquant leur statut différent quant à leur libre-arbitre. L’analyse psychologique de tous les acteurs de ce drame est faite dans un style nerveux et efficace. Au-delà de faits très sensibles (les addictions chez les jeunes), ce texte intense aborde avec justesse les problèmes sociétaux actuels. (A.-C.C.M. et A.Le.)
Les loyautés
VIGAN Delphine de