Au bureau de tabac, une vieille dame, aux prises avec la technologie du jour : le téléphone portable, la carte bancaire. Peut-être est-ce celle dont les mains ont lavé, repassé et plié le mouchoir que le conteur tient dans sa main.
Chaque poème raconte une histoire, une « poés’histoire », en mots très simples, sans support de rime ou de métaphore compliquée. Chaque histoire est un moment de vie, un souvenir d’enfance, personnel et universel à la fois, l’éclairage mis sur un rouge-gorge, un phare, un pic-épeiche… Le recueil, mine de rien, chemine du visage de la mère à la main du père, de l’enfance à l’âge adulte. C’est en même temps un hommage rendu à la force des mots, bouteilles à la mer : Yvon Le Men initie son lecteur à la magie du texte, créateur d’images qui racontent le film de la vie. Les illustrations hachurées en noir et blanc de Simone Massi, ponctuées de couleur, ajoutent de loin en loin et sans redondance, moins une précision que le mystère d’un autre langage au service d’une même histoire. (C.B.)