La création du groupe I campagnoli remonte à vingt-cinq ans. Quelques amis, dont Guidu Calvelli, partagent la passion du chant polyphonique corse traditionnel. Selon un rituel défini, les chanteurs, vêtus de noir, en cercle étroit, se posent une main sur l’oreille. Ce chant est généralement interprété par trois hommes : « u bassu » (la force) – voix la plus grave – « a seconda » (la sagesse) – voix meneuse – et enfin « a terza » (la beauté) – voix la plus haute. En 2009, cette technique, « la panghella », a été classée par l’Unesco. Si les chants les plus anciens mélangent le latin et le corse, on assiste à un renouveau du genre sous l’impulsion d’auteurs engagés comme Jacques Fusina. Après Marguerite et les grenouilles (NB décembre 2013), Marie Ferranti témoigne des moments partagés avec ces artistes qui assurent, avec difficulté, la pérennité d’un héritage identitaire fort. Ce vibrant hommage, écrit en partie en corse, s’accompagne des digressions artistiques et littéraires chères à l’auteur.
Les Maîtres de chant
FERRANTI Marie