« C’est autour de ce cordon ombilical qui relie un nom propre à une oeuvre d’écriture que nous voudrions tourner » : tel est l’objectif de cet essai. Le patronyme qui individualise mais aussi inscrit dans une lignée est-il un cadeau ou fardeau du père ? s’interroge l’auteur. Il choisit des écrivains contemporains – biographie et textes – pour étayer sa réflexion. Ainsi Marguerite Duras efface Donnadieu. Ses textes montrent assez le refus de ce père trop absent, mort trop tôt. Pour Michel Leiris c’est la filiation qui nourrit une oeuvre en proie au questionnement sur la famille. Et Georges Perec, protégé pendant la guerre par son nom qui n’évoque pas sa judéité, n’a de cesse de jouer à cache-cache avec les noms propres. Parfois psychanalyste, en faisant dire aux mots davantage qu’eux-mêmes, ou un peu trop savant, Claude Burgelin sert néanmoins brillamment le sujet de la transmission, de l’héritage et de l’identité qui passe par le nom.
Les Mal Nommés : Duras, Leiris, Calet, Bove, Perec, Gary et quelques autres
BURGELIN Claude