À Buea (Cameroun), Marc dirige une agence de l’Alliance française tandis qu’une insurrection larvée gronde dans le pays et que ses agents camerounais entretiennent un climat de méfiance. Le conseiller culturel de l’ambassade de France vient parfois promener son indifférence glacée, ce qui achève de le décourager. Il se console dans les bras de Gloria, jolie Camerounaise totalement inculte et effrontément menteuse, et sombre dans l’insondable crétinerie du quinquagénaire amoureux, transi et berné. Encore doit-il compter avec les Mamiwatas (Mamans des eaux), créatures marines légendaires, intersexuées, capables de revêtir une apparence humaine.
Au fil du récit transparaît l’atmosphère délétère des rapports entre Blancs et Noirs, toujours marqués par les rancoeurs de la colonisation ; une satire aussi de l’administration française qui, par le biais de la « camerounisation », ne songe qu’à se débarrasser d’une institution estimée inutile, au grand dam du directeur qui croit en sa mission. Mais, surtout, le roman développe l’emprise de la gent féminine sur les Blancs fortunés. Et l’histoire rebondit d’aventure en aventure pour aboutir à un désenchantement sans conclusion que l’on accepte avec scepticisme.